Pendant le vol
La peur de prendre l’avion existe chez certains. C’est l’angoisse archaïque du mythe d’Icare. Certaines personnes (auxquelles il est vain de rappeler que l’avion est, statistiquement, et deloin, le moyen de transport le plus sûr) ne pourront vaincre leur anxiété que par la prise de petites doses de tranquillisants avant le départ.
Il est important de boire abondamment pendant toute la durée du vol (de l’eau ou des boissons non alcoolisées, de préférence non gazeuses) pour compenser la sécheresse de l’air de la cabine qui peut aussi entraîner une mauvaise tolérance des lentilles de contact (ceux qui en portent auront intérêt, sur les vols long-courriers, à les enlever et à utiliser leurs lunettes de rechange). L’air conditionné est, parfois, pulsé par des bouches orientables; ne les dirigez pas directement sur vous (ni sur votre voisin); cela pourra vous éviter (à lui aussi) une rhino-pharyngite à l’arrivée.
La durée des vols longs courriers” accentue proportionnellement les problèmes de circulation veineuse; il faut bouger les pieds, se lever, marcher le plus souvent possible (ce qui est plus difficile si on occupe un siège “hublot” qu’un siège “allée”), et éviter de croiser ses jambes (si tant est qu’il soit possible de le faire en classe économique!). Il est recommandé de porter des vêtements amples et des chaussures plutôt grandes si on veut pouvoir les remettre à l'arrivée! Un léger œdème, qui disparaîtra en 24 heures, n’est pas inquiétant. Les personnes souffrant de problèmes veineux peuvent (si elles ne le font déjà) prendre un traitement veinotonique, voire porter pendant le vol des bas de contention.
Les variations de pressurisation de la cabine (au décollage, en vol et à la descente) peuvent entraîner des douleurs intenses des oreilles ou des dents surtout lors de certaines affections, qui doivent être impérativement traitées avant le départ (rhumes, otites, sinusites, caries dentaires). Sinon, en cas d’affection ORL, la pulvérisation nasale de produits levant le spasme soulagera les douleurs des conduits auditifs (au décollage et à l’atterrissage).
Le “mal de l’air” est de plus en plus rare à bord des appareils modernes. Il est favorisé par la fatigue, la longueur du vol et le manque de sommeil. Préventivement (et en l'absence de contre-indications), demandez à votre médecin une prescription de "patchs" de *Scopoderm. En cas de nausées ou de vomissements, utilisez un médicament antispasmodique plutôt que certains produits souvent conseillés dans le mal des transports qui peuvent entraîner une somnolence pas toujours souhaitable.
Les vols long-courriers sont aujourd'hui “non-fumeurs”; les passagers craignant que leur dépendance au tabac ne leur permette pas de supporter un sevrage de quelques heures pourront utiliser, après avis de leur médecin un patch ou des gommes à la nicotine.
A l’arrivée, on échappera difficilement aux conséquences du décalage horaire : c’est le “jet-lag”. Il apparaît après un vol long traversant plus de quatre fuseaux horaires et ses effets négatifs (fatigue, baisse des performances physiques et intellectuelles) sont proportionnels, dans leur importance et dans leur durée, au nombre de fuseaux traversés et plus nettement dans les voyages d’est en ouest que dans l’autre sens.
Schématiquement, on a intérêt à adopter le plus vite possible le rythme social de la destination (décalage des horaires des repas et décalage du sommeil au moyen de petites doses de somnifère). Les voyageurs sous traitements (diabétiques insulinodépendants, cardiaques sous anticoagulants, pilules contraceptives, ...) devront adapter leurs horaires de prises en fonction de la durée d’action des produits utilisés et du sens du décalage (allongement “relatif” de la journée dans les vols vers l’Ouest, et raccourcissement “relatif” dans les vols vers l’Est). En cas de décalage horaire important (plus de 4 heures dans les deux sens), il faudra modifier rapidement les horaires des prises, une fois arrivé à destination. On peut aussi commencer à les adapte quelques jours avant le départ.
Il n’existe pas, aujourd’hui de traitement véritablement efficace du “jet-lag” : on pourra recommander au passager qui ne pourrait s’endormir facilement pendant un vol de nuit la prise de petites doses de somnifère. Quant à la mélatonine, il n’y a pas de preuve certaine de son action, même si ses utilisateurs en vantent les résultats.