Terre, une invitation au voyage

« Sur les Trace du Yéti », au bout de l’aventure népalaise

Banafshe Habibnia-Arson
« Sur les Trace du Yéti », au bout de l’aventure népalaise

« Nous sommes de retour à Katmandou… Comment cela de retour, et le Kangchenjunga ? Oui, c’est exact, nous n’avons pas complètement terminé notre traversée et je vais vous expliquer pourquoi. »

Laurent et Anne, partis il y a plus de 3 mois au Népal sur leur expé « Sur les Traces du Yéti », sont arrivés - presque - au bout de leur périple. Ils reviennent ici sur les genèses de cette aventure et partagent ses moments forts.

« Pour revenir aux débuts, nous avions deux objectifs :
• rendre compte des zones touchées par les 2 séismes, pour vous inviter à revenir trekker au Népal.
• parcourir le Népal d'Ouest en Est par un itinéraire innovant.

Continuer à aller au Népal

Nous avons bien parcouru la majeure partie des zones touristiques et vous avons pu vous rendre compte dans nos différents articles de la volonté des Népalais de reconstruire les infrastructures.

Bien entendu, il reste, dans certaines régions, beaucoup de choses à faire : le sud du Manaslu, n'est pas encore complètement opérationnel, le trek de Gosain Kunda manque cruellement de guest-houses, le Langtang n'est, quant à lui, pas réellement ouvert.

Pour le reste, vous pouvez revenir dès le printemps prochain. L'ensemble des Népalais est beaucoup plus sensible à votre présence dans le pays, sur place, qu'à l'aide qui arrive au compte-gouttes.

Du Saribung au Manaslu

Nous sommes bien d'accord, je ne fais pas une revue générale de tous les problèmes existants encore au Népal, mais je rends juste compte du fait qu'il est tout à fait possible de venir randonner au Népal à l'heure actuelle. L'ensemble des images qui se sont déversées sur nos différents écrans au lendemain des deux séismes n'allait pas dans ce sens. Je suis donc très heureux de pouvoir apporter un point de vue plus objectif, mais certainement moins vendeur pour les médias !

A la recherche d'un nouvel itinéraire

J'avais stipulé que cette traversée n'avait de sens que si l'itinéraire était à la hauteur de ce que peut proposer l'Himalaya népalais. Je pense que nous avons rempli notre contrat.

• 24 cols à plus de 5000m
• 3 cols au-dessus de 6000m
• un nouveau tracé dans le Far-West
• un passage très nord pour rejoindre Phu par le col du Saribung
• les 3 cols d'altitude, sans assistance, pour passer du Khumbu au Makalu (Amphu Labsa, West col, East col )
Bien entendu, il manque la jonction avec le Kangchenjunga. Mais là, impossible d'innover, le tracé existe et il est très bon. Il nous manque donc 10 jours de trek depuis le village de Hongon pour finir cette traversée... Et rejoindre le camp de base du Kangchenjunga.

De l'Everest au Makalu

Mais alors, pourquoi ne pas avoir terminé cette traversée ?

Vous vous doutez bien qu'il y a dû y avoir un petit souci ! Pour vous dire toute la vérité, 3 soucis.

• Après le camp de base du Makalu, le temps a changé et la neige est tombée à des altitudes assez basses. 20 à 30 cm en face Sud et plus de 50 cm dans les vallons Nord. Le brouillard a rapidement fait son apparition, et ce dès le matin, tous les jours. Dans ces conditions, la jonction entre le Makalu et le village de Hongon est devenue une réelle épreuve. Plus aucun sentier visible, il a fallu trouver des cols et patauger dans la neige durant des heures pour nous sortir de cette souricière.
• Anne, depuis notre descente du East col, a commencé à développer des œdèmes faciaux journaliers qui ne se résorbaient pas dans la journée. Elle ressemblait à un boxeur après un match, mais celui qui avait perdu.
• De mon côté, j'ai tenu une semaine avec 4 orteils gelés. Mais le fait de continuer dans une humidité constante (neige) n'a pas permis d'entrevoir une quelconque cicatrisation. Bien au contraire, les phlyctènes sévères se sont dégradées et un début d'infection s'est déclaré. Mes orteils, dixit le rapport médical, oscillaient entre le grade 2 et 3 de gelure, sur une échelle de 4.

Au sein du foyer

Donc, plus qu'une solution envisageable...

Même si elle a été difficile à prendre : rentrer à Katmandou et venir finir cette traversée en 2016. C'était la seule solution et elle s'est imposée naturellement.

Dans ces conditions, nous ne regrettons rien et sommes très heureux du parcours réalisé. Mais ce qui nous fait vraiment très, mais alors très plaisir, c'est le soutien que nous avons eu de votre part. Le fait de partager régulièrement notre expérience nous a permis de donner une autre dimension à cette Aventure. »

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