Terre, une invitation au voyage

Hugo Ayaviri au sommet du Nanga Parbat

Hugo Blondel
Hugo Ayaviri au sommet du Nanga Parbat

L’alpiniste bolivien Hugo Ayaviri, soutenu par Terres d’Aventure, a coché une nouvelle case dans sa course aux 8000. En gravissant le Nanga Parbat (8126 mètres), il réussit la première ascension de son expédition pakistanaise.

C'est fait. Hugo Ayaviri a bouclé la première de ses trois ascensions estivales. "Je suis très heureux d'avoir pu gravir cette montagne, en particulier sans oxygène. C'était un des grands rêves de ma vie", confie l'alpiniste, ému. Entre 7h et 9h du matin le lundi 26 juin, ils sont une vingtaine d'alpinistes de plusieurs expéditions internationales à avoir atteint le sommet du Nanga Parbat, directement au départ du camp 3 situé à 7000 mètres d'altitude.

Depuis la Bolivie, Anne Bialek, son épouse, nous adressait alors les premières informations. "Le dimanche personne n'a voulu monter au camp 4. Vu la météo incertaine et les vents très violents, beaucoup de prétendants ont préféré redescendre vers le camp 2 ", explique-t-elle. Pendant ce temps, une équipe de sherpas de la norvégienne Kristin Harila a commencé à ouvrir la voie vers le camp 4 et dans les longueurs suivantes.

De gauche à droite : Hugo avec en fond le Nanga Parbat, Hugo devant le camp 2 à 6 100 mètres et une cordée en route dans un passage raide- ©Hugo Ayaviri

"J'ai tenu bon"

Vers 22h dimanche (heure pakistanaise), Hugo a lancé son assaut final aux côtés de son ami Sajid Sadpara, alpiniste pakistanais dont il a aidé à rapatrier le corps de son père en 2021 sur les pentes du K2. À partir de 7600 mètres, la voie n'était plus équipée. Avec Sajid, ils ont parcouru les derniers mètres en style alpin, sans corde fixe.

Sur la redescente, Hugo a dû faire étape au camp 3 à nouveau pour reprendre quelques forces et attendre une accalmie météo permettant de redescendre en toute sécurité.

Grâce à son métier de guide et sa longue expérience, il considère qu'il a un avantage. En particulier parce qu'il passe de longues heures à 6000 mètres d'altitude chez lui en Bolivie. Encore fatigué, avec toute la modestie qui le caractérise, il raconte : "J'étais préparé mais ce sommet est réputé pour être l'un des plus difficiles de plus de 8 000 mètres. Cette montagne tue des gens. Le moment le plus difficile est survenu quand j'étais à 1000 mètres en dessous du sommet. J'étais très fatigué et il y avait beaucoup de vent mais j'ai tenu bon."

Hugo Ayaviri au sommet du Nanga Parbat avec son ami pakistanais Sajid Sadpara (à gauche) - ©Hugo Ayaviri

Direction Gasherbrum

Pour l'instant Hugo est à Skardu, la ville principale du Karakoram. "J'attends un autre groupe pour partir vers le camp de base des Gasherbrum I et II. On attend aussi les permissions pour faire l'ascension. Je me repose, j'attends, je garde de l'énergie", explique-t-il. Aucun doute, on perçoit dans sa voix une immense fierté et encore un peu de fatigue.

À ce jour il est le premier Bolivien à réaliser cet exploit. De nombreux articles sont parus à son sujet en Bolivie. Si toutes les conditions sont réunies, Hugo Ayaviri pourrait parvenir au sommet des deux montagnes à partir de la mi-juillet. Nous sommes tous derrière lui !

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