Fin d’une traversée d’anthologie au Népal
Laurent Boiveau et Anne Cattelin, de l’expédition « Sur les Trace du Yéti », sont repartis au Népal pour clore leur traversée commencée en 2015 mais restée inachevée alors qu’ils n’étaient qu’à quelques kilomètres de la fin. Ils nous racontent cette nouvelle traversée.
Le Népal comme Saint Graal
Le bout, la fin de la fin, c'est terminé, et bien terminé.
L'année passée nous avions dû faire une pause après quelques menus soucis, si si, souvenez-vous. Et bien cette année, nous avons retrouvé notre itinéraire pour passer du Makalu au Kangchenjunga, avec quelques variantes supplémentaires, comme pour conjurer le sort.
Le temps nous a testés dans la première partie, pluie et neige au rendez-vous, mais notre ténacité a payé. Nous avons quitté la partie sauvage pour retrouver le premier village, celui de Hongong, puis celui de Chyamtang avant de nous confronter avec la jungle. La vraie, la dense, où règne le bambou, où les chemins ne se découvrent qu'en filigrane dans un parcours qui ne nous épargne rien... Nous rejoignons enfin le village de Thudam, enclave tibétaine, où les habitants ne parlent pas tous le népalais.
Le village de Thudam est notre sésame pour atteindre notre premier col à plus de 5000m (le Lumba Sumba) et enfin, Olangchung gola à une encablure du circuit du Kangchenjunga. Il ne restait plus qu'à rejoindre le camp de base nord, puis le camp de base sud du Kangchenjunga pour admirer notre dernier 8000m et ses sommets satellites. Nous resterons de longues minutes aimantés pas le Jannu, tant il accapare le regard.
Retour à Tseram pour tenter une petite option qui, pour nous, avait toute sa logique. Nous étions partis de Hilsa, à la frontière tibétaine, et nous voulions toucher celle de l'Inde. En optant pour le col du Kang la (5090m) et son accès au Sikkim, nous avons réalisé notre rêve...
Une vallée peuplée de Kharkas, qui, dans sa partie finale réserve quelques surprises, mais cela valait vraiment le coup, je vous l'assure !
Une tongba (boisson spécifique de l'Est) pour fêter cela, et il est temps de passer à la vitesse supérieure pour rejoindre la première piste et les véhicules pour nous propulser vers Ilam puis Bhadrapur et notre avion vers Katmandou...
J'avoue qu'il nous faut un peu de temps pour admettre que nous avons terminé cette traversée d'anthologie. Mais ce n'est pas parce que nous avons traversé le Népal durant plus de 120 jours qu'il n'a plus rien à nous proposer. Les cartes défilent dans ma tête avec de nouvelles options, de nouvelles coupes, de nouveaux treks, qu'il va falloir tenter dans les prochaines années...
Venez, revenez au Népal, pour découvrir, redécouvrir les richesses de ce pays qui va continuer, encore longtemps à nous, vous, surprendre. »