Terre, une invitation au voyage

Le dernier pays nomade

Hubert Prolongeau
Le dernier pays nomade

Il arrive parfois que, comme un long serpent brun obscurcissant l’horizon, une ligne noire monte du fond du désert.

C'est un troupeau de deux ou trois cents chameaux, mené par les hommes alors que les femmes suivent avec les chèvres et le campement.

La Mauritanie est-elle le dernier pays vraiment nomade du Maghreb ?

« En Mauritanie, la culture nomade est présente là, maintenant, et partout », explique Michel Millard, responsable de l'agence Terres d'Aventure de Grenoble et grand connaisseur de la Mauritanie.

Oued El Tenzzent

« Il n'y a aucun folklore là-dedans. Le premier métier des Mauritaniens, c'est le nomadisme. »

À l'inverse de l'Algérie, le pays n'a pas connu les grandes périodes de sècheresse qui ont contraint les nomades à se poser, et le gouvernement n'a jamais tenté de les sédentariser. Une grande cohérence culturelle, toujours active, a évité que des dissensions ne les dressent contre les populations des villes. Sur cette terre, mélange de Maghreb et d'Afrique noire, d'Arabo-Berbères et d'Africains, la vie reste donc rythmée par la quête de l'eau et du fourrage. Les déplacements eux-mêmes sont très variables, guidés par les rumeurs de pluie. L'ouverture touristique, interrompue jusqu'à cette année par les troubles politiques, n'a nullement « folklorisé » cette pratique. Ce nomadisme est profondément ancré. Même les fonctionnaires les plus établis de Nouakchott partent souvent le week-end en 4x4 pour dresser une tente et passer deux jours dans le désert.

Camp dans l'Oued Timinit

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