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Sentiers d'histoire : le chemin de l'Inca

Solveig Placier
Sentiers d'histoire : le chemin de l'Inca

Les sentiers servent à se déplacer ; pourquoi les façonner et s’y mouvoir autant ? Descendons quelques chemins à travers le monde pour remonter l’histoire de ceux qui les pratiquaient. Retrouvez-les dans le dernier numéro de notre magazine TERRE.

Le chemin de l'Inca, au Pérou

À son apogée au XVe siècle, l’Empire inca s’étalait sur toute la longueur et la largeur des Andes. Comment connecter entre eux les confins de ce vaste territoire, allant de sommets de 6 000 mètres à la côte pacifique, en passant par des forêts tropicales humides ? En aménageant, sur plusieurs siècles et en se basant sur des chemins préincas, plus de 30 000 kilomètres de sentiers pavés ! Ce grand réseau de routes, de communication, de commerce et de défense s’appelle le Qhapac Ñan, « chemin royal » en quechua, chemin de l’Inca en bon français. Une portion est très célèbre aujourd’hui : les 45 kilomètres déboulant, côté nord, sur le Machu Picchu. Tout en hauteur évidemment, franchissant des cols difficiles, comme celui de l’Abra de Huarmihuanusca à 4 200 mètres, le sentier comprend aujourd’hui de belles ruines, tel le tambo de Runcu Raccay. Ce bâtiment servait au repos d’un chasqui, un coureur survolant agilement 50 kilomètres par jour jusqu’au tambo suivant, où le relayait un autre chasqui, et ce afin de délivrer des messages ou des cadeaux beaucoup plus loin, souvent au nom du Sapa Inca. Ces objets étaient conservés dans une hotte, la qipi, et le chasqui annonçait sa présence en soufflant dans son poutoutou, une coquille de conque. C’est qu’il avait priorité, sur le chemin! Ce système de relais permettait à un message envoyé de Cusco de parvenir à Quito en une dizaine de jours. Autres sites majeurs avant de passer la porte de pierre d’Intipunku : le poste de garde de Sayacmarca et les bains cérémoniels de Huinay Huayna. Au bout de quatre journées de marche, tel un chasqui qui aurait fait un peu de zèle en débordant de son périmètre d’action, mais sans doute avec moins d’entrain, le randonneur contemporain pose finalement son regard sur Machu Picchu, gardée par le pic pyramidal de Huayna Picchu.

 

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